Reportage sur le Garonne 10K

Mathieu Marty
26 mai
2 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 mai

Retour sur une course locale qui rassemble le gratin, les crews, les familles et les solos.

On y était. Voilà ce qu’on a vu, senti, transpiré.

Départ sous la brume

Le ciel avait la gueule des grands matins. Pas encore levé, mais déjà chargé d’adrénaline.

Au bord de la Garonne, les berges commencent à vibrer.

Les runners commencent à s'échauffer, les jambes tapaient nerveusement le sol humide.

Il y avait de tout : Des clubs, des coureurs solo, des vieux de la vieille, des plus jeunes, des couples. Et nous, le Super✹Run Club.

La course ? Une claque.

Le premier kilomètre ? Ça part fort. Trop fort, comme d’hab. Allure à 4’35/km, dopés par l’euphorie et le son des speakers. On s’fait embarquer, mais personne freine. On rigole, on slalome, on se chauffe.

Km 2 à 4, on se pose. Le souffle se cale, les montres bipent sur du 4’45/km régulier. On trouve notre tempo. Ceux qui mènent la danse donnent le rythme, et on suit comme un seul bloc. On commence à doubler des groupes, on échange des regards, on kiffe.

Au 5ᵉ, passage sur le pont. Les jambes sont encore fraîches. 5 km en 23 minutes, pile dans les clous. Ça relance, le crew est compact. On entend des “allez là !”, des claques dans les mains, et toujours ce petit frisson quand les gens crient ton prénom.

Km 6, petite claque. La boucle longe la Garonne, vent de face. Un coup d’eau sur la nuque, une tape sur l’épaule, et ça repart. On lâche rien. Allure stabilisée à 4’50/km, propre. Pas de craquage.

À partir du 7ᵉ, on commence à se parler moins. Mais on reste ensemble. Regard vers les baskets devant, pas besoin de mots. Le flow est là. La ville défile.

Km 8–9 : tunnel mental. Tout le monde commence à puiser. Mais on reste en ligne, comme à l’entraînement. C’est là que le crew fait la diff. On accélère même un peu, 4’40/km dans la dernière ligne droite.

Et puis… la dernière borne. L’arche au loin. On finit groupés, quelques sprints solitaires pour les énervé·es, mais toujours ce truc collectif. 10 km en 47'15 pour les plus réguliers, 50' pour le gros du peloton. Pas de record, mais une putain de course.

Pas de podium. Mais…

Personne du club n’est monté sur le podium. Ce n’était pas pour ça qu’on était là. On est venus pour courir ensemble, transpirer ensemble, rire et râler ensemble. On est repartis avec des mollets rincés, des stories moches, des souvenirs gravés.

Le genre de matin où la ville t’appartient, et où tu te dis : “Ouais. Ça, c’était courir.”